Dysphasie, dyslexie... dyspraxie

Un article reçu de Mme Marlier que je remercie.

Après la dysphasie, la dyslexie … la dyspraxie.

Trouble de l’apprentissage comme ses cousines, la dyspraxie est moins connue que ces dernières car elle affecte le geste. Concrètement, là où pour la plupart de nos enfants le geste d’écrire est automatique et programmé pour poser le stylo au bon endroit, retourner à gauche après avoir fini une ligne, etc. … le dyspraxique est obligé de penser à ces gestes pour les réaliser. Lire la suite sur NosJuniors.com.

“Quand il lit, l’enfant dyspraxique a du mal à rester sur la ligne. Les lignes bougent. Par ailleurs, quand il arrive au bout de la ligne, son regard ne se décale pas automatiquement pour reprendre, à gauche, la ligne suivante.” explique Jeanne Siaud-Facchin, psychologue clinicienne*.

Les dyspraxiques sont obligés de déployer énormément d’énergie pour rester sur la ligne. Résultat, ils vont très vite et c’est illisible, mal présenté, raturé … et plein de fautes d’orthographe. OU vont très lentement et ne parviennent pas à terminer leurs devoirs.

Un enfant dyspraxique est maladroit :

  • Il renverse, casse, fait tomber et tombe
  • Il a besoin d’aide pour s’habiller et se laver
  • Il mange « salement »
  • Il a du mal à s’organiser, oublie beaucoup
  • Il n’aime pas jouer aux jeux de réflexion, d’adresse tels les Legos, Mécano, jeux de construction, et a du mal à suivre les règles d’un jeu
  • Il a beaucoup de mal à écrire (dysgraphie), ses dessins sont pauvres et souvent – à tort – qualifiés d’immatures
  • Il est facilement distrait et manque de concentration
  • Il peut rencontrer également des problèmes musculaires qui rendent difficiles les activités sportives, les jeux de ballons

Mais c’est surtout et parallèlement un enfant extraordinaire dans les autres aspects : vif, intelligent, beau parleur, il aime participer aux conversations des grands (quand il n’y a pas de dyspraxie bucco-faciale associée), il adore les récits et histoires, invente des jeux de rôle élaborés, il connaît beaucoup de choses et a une culture générale étendue (il pose sans cesse des questions), il a une excellente mémoire, apprend avec plaisir et efficacité.

Les causes peuvent être multiples et son mal connues :

  • Des lésions cérébrales plus ou moins localisées (ancien prématuré, IMC-lésions cérébrales avant 1 an, traumatisme crânien, tumeur ou accident vasculaire cérébral). On parle alors de dyspraxie lésionnelle.
  • Une mauvaise construction des fonctions praxiques alors que toutes les autres fonctions cérébrales se développement parfaitement peut également être observé. On parle de dyspraxie développementale. C’est cette dernière qui entre dans les troubles spécifiques du développement des acquisitions scolaires.

Le nombre d’enfants dyspraxique est évalué à environ 10%, soit plus de 2 enfants par classe. Ce trouble méconnu touche davantage les garçons que les filles et passe souvent inaperçu. Et amène à des commentaires salés sur le carnet de notes !

Difficile à diagnostiquer comme beaucoup de troubles de l’apprentissage, le mieux est en cas de doute de se tourner vers l’association Dyspraxique mais fantastique (DMF) qui dispose de plus de 60 délégués territoriaux capables de fournir des adresses.

www.dyspraxie.info/

 

La dysphasie.

Dysphasie, handicap scolaire et handicap social

1. Contexte :

On entend régulièrement parler de dyslexie, dyscalculie, dysphasie… Dans le domaine du handicap et notamment de parents d’enfants handicapés actifs dans nos groupes de réflexion ou d’actions, ces problématiques sont évoquées. Mais que recouvrent exactement ces termes ? Quelles difficultés quotidiennes ces troubles peuvent-ils causer aux personnes qui en souffrent?

Dans cette analyse, nous nous pencherons particulièrement sur la dysphasie et les conséquences que celle ci peut avoir sur l’intégration scolaire et sociale des gens qui en souffrent.

Dysphasie, handicap scolaire et handicap social 1

2. Développement :

2.1 Quelques brèves définitions et un peu de théorie :

Le préfixe "DYS" signifie "trouble, difficulté" :

DYS-lexie, s'applique à la lecture

DYS-praxie, aux gestes

DYS-graphie, à l'écriture et au dessin

DYS-calculie, à l'apprentissage du calcul

DYS-orthographie, à l'apprentissage de l'orthographe

DYS-phasie, au langage.

La dysphasie est un trouble spécifique de l’apprentissage du langage.

"La dysphasie est un déficit spécifique du langage, caractérisé par des problèmes graves de la compréhension et/ou de l'expression du langage parlé, en l'absence de perte auditive, de déficience mentale ou d'un trouble émotionnel".

(BENTON, 1964)

2.2 Différents stades de dysphasie :

- La dysphasie légère transitoire : L’enfant parle mais les mécanismes d’acquisition démarrent tard et les diverses étapes de développement du langage durent plus longtemps que pour les autres enfants de son âge. L’enfant parle plus tardivement que ne le laisserait supposer son développement intellectuel, son langage est maladroit et des difficultés surgissent au niveau de l’apprentissage du langage écrit.

- La dysphasie de développement : L’enfant parle tard et rencontre de grosses difficultés d’expression. Son discours est peu élaboré, son vocabulaire réduit et sa syntaxe élémentaire.

Dans beaucoup de cas, ces enfants sont également atteints dans leur langage écrit et peuvent rencontrer des difficultés en mathématiques car ils ne comprennent pas les termes courants. L’échec scolaire est souvent à la clef suivi par des difficultés d’intégration sociale.

Dysphasie, handicap scolaire et handicap social 2

- La dysphasie sévère persistante (Anciennement appelée : Aphasie de développement) L’enfant ne parle toujours pas à 4 ou 5 ans voire même plus tard alors qu’une certaine compréhension est perceptible.

Ces enfants sont fréquemment maladroits et présentent aussi des troubles moteurs du type de l’apraxie1. Ce stade de la dysphasie est donc un trouble sévère et persistant du développement du langage qui limite de façon importante les interactions verbales, la socialisation et les apprentissages scolaires.

2.3 Classification :

On classe les dysphasies selon l'importance du trouble mais aussi selon les fonctions du langage touchées. Ces différents troubles pouvant être associés :

-Difficultés de compréhension ou de mémorisation (dysphasie réceptive)

-Difficultés d'expression avec une compréhension normale (dysphasie expressive)

-Troubles de la prononciation

-Troubles de la construction de la phrase

2.4 Causes :

Les causes de la dysphasie sont encore relativement peu connues et font encore actuellement l'état d'hypothèses. Nous pouvons néanmoins citer les facteurs qui sont généralement retenus :

1 L'apraxie est un signe clinique qui décrit une incapacité à effectuer un mouvement ou une série de mouvements sur consigne. Ce ou ces mouvements sont par ailleurs bien exécutés spontanément. C'est un déficit neurologique qui se situe au niveau de la conceptualisation et de l'exécution programmée d'un mouvement. Les fonctions motrices et sensitives de base qui permettent ce ou ces mouvements doivent être intactes.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Apraxie

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-le facteur génétique (environ trois fois plus de garçons atteints que de filles)

-le facteur neurobiologique

-certaines anomalies neuro-développementales

Les difficultés d’expression et/ou de compréhension liées à ces troubles induisent bien évidemment des problèmes au niveau du parcours scolaire mais aussi au niveau de l’intégration sociale de la personne dysphasique.

Pour pallier à ces difficultés d’intégration scolaire et sociale, il est nécessaire de diagnostiquer la dysphasie au plus tôt. Ce diagnostic n’est pas évident à poser et ce pour plusieurs raisons :

-La dysphasie n’est pas encore très connue. Les scientifiques ne sont pas tous d’accord sur la catégorisation des différents types de dysphasie. Certaines personnes préfèrent d’ailleurs utiliser le terme de "troubles spécifiques du langage".

-La dysphasie peut ne pas être le handicap principal et être associé à d’autres déficiences.

-La dysphasie peut être confondue dans un premier temps avec d’autres disfonctionnements : surdité, handicap mental, autisme, dyslexie…

-Il n’existe pas UNE dysphasie mais DES dysphasies. En effet, la gravité et la nature des troubles associés varient considérablement d’une personne à l’autre.

-L’identification formelle de la dysphasie nécessite une intervention multidisciplinaire qui fera appel à l’expertise en orthophonie, en neuropsychologie ainsi que celle en audiologie